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les hommes d’aujourd'hui

cié comme excellent ami parmi mes assez longs séjours à Londres, Léon Valade, de qui viennent de paraître chez Lemerre les œuvres, hélas ! posthumes, Albert Mérat, son intime et son frère d’armes qui nous doit encore bien des beaux vers égaux des anciens, le docteur Favre, collaborateur un peu, dit-on, au retentissant Homme-Femme, Favre le Biblique, l’Elohimaire, comme l’appelait une Revue morte en veine, à cette époque déjà ! de néologismes — grandiloques — d’autres et d’autres encore… Temps passés !

Je retrouvai Charles Cros et ses frères, sans les avoir beaucoup quittés, dans le célèbre salon de la charmante, de la tant regrettée Mme Nina de Callias, salon qui se partagea, dans les dernières années du règne de Napoléon III, la plupart des Parnassiens de marque, concurremment avec celui de la marquise de Ricard où, l’on peut l’affirmer, se fonda ou plutôt se fondit l’illustre groupe, pour de nobles aventures dans le grand monde intellectuel parisien et européen. Peinture et musique, poésie et prose, de la danse et du jeu, quelque politique presque farouche,

« Dieux ! quel hiver nous passâmes !


dit un de mes vers que je demande mille pardons de citer si effrontément, mais c’est la vérité que ces