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les hommes d’aujourd'hui

parlait alors, et de légèrement pesamment fanfaronne im-pas-si-bi-li-té.

L’auteur de ces inégales mais réelles, exquisement fortes et saines beautés, ne tarda pas à figurer, c’est le cas de le dire, dans nos cénacles, si j’ose m’exprimer ainsi. Sa robuste et décorative prestance, son énorme rire bon et franc, et si fin ! faisaient un heureux contraste avec les grâces, un tantinet anémiées parfois, d’abstruses conversations et le galbe paradoxalement maigre, eût-on pu croire, de quelques-uns. Toute sympathie fut vite acquise ou conquise à et par le nouveau venu ; qui ne tarda pas à savantifier, sans nul pédantisme, sa manière ample. Une préface de George Sand avait glorifié les débuts du poète nouveau. Le filleul était digne d’une telle Marraine dont il arborait, dans des clans raffinés exprès, la bonhomie truculente ainsi que son adorable trivialité parfois.

Même ces symptômes non équivoques de grosse bonne humeur chez un poète au fond mélancolique, charnellement mélancolique, ajoutons-le pour tout dire, présageaient aux esprits clairvoyants le dualisme actuel de l’écrivain qui est Silvestre. C’est ainsi par exemple qu’une fois qu’il était question de l’illustre Grande Femme, Silvestre, dont tout le monde connaît la sonore élégie en prose à propos de Finet, le chien favori de la châtelaine de Nohant, nous donna la primeur d’un rébus composé par cette