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quinze jours en hollande

cébrances. Mais nous contournons bientôt une sorte de parc anglais, « paysage fondant », des buttes Chaumont… en moins bien, il faut l’avouer, et nous entrons dans le bois qui commence par de petites allées encore un peu émondées, tailladées, j’allais dire pommadées à l’usage du high life pendant le ou la season. Nous en prenons une qui s’appelle Verhuell-weg (ô reine Hortense ! ô le temps des harpes, des romances !) et bientôt nous enfonçant dans la vraie haute futaie du Bois, rejoignons bientôt, après avoir laissé derrière nous la façade peu belle du château d’hiver, Hélène-Villa.

Hélène-Villa ! Charmant séjour où j’ai reçu la bonne, la sainte hospitalité d’artiste à poète, hélas ! c’est ce soir que je passe ma dernière nuit dans tes murs témoins de tant de bonnes causeries !

Après le dîner pendant lequel il fut surtout question de la conférence de la veille et du Péladan inattendu du matin, s’organisa dans l’atelier une soirée où assistaient la plupart des personnes qui m’avaient suivi dans mes deux lectures de La Haye, et les parents de Zilcken, de qui le père, excellent violoncelliste, nous tint une partie du temps sous le charme de sa virtuosité. Des dames de véritable talent chantèrent à ravir. Les gâteaux et les liqueurs cependant ne cessaient de circuler. De flatteuses demandes d’autographes me sont adressées, auxquelles j’accède de tout mon cœur, même une dame