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quinze jours en hollande

crottin vole et pue ! et des laideurs qui déshonorent Paris et les villes, riches pourtant de monuments si beaux.


« Comment en un plomb vil l’or pur s’est-il changé ? »


Nous brûlons le pavé et mettons pied à terre pour entrer dans un somptueux local où nous sommes reçus par toute une jeunesse dont la physionomie respire la plus grande et aussi la plus gaie sympathie.

Bon augure. J’entrevois le salon, autant que je me le rappelle, tendu de gris, plein de lumières où je dois parler. En attendant de magnifiques laquais font circuler des boissons diverses. Je bois un grog chaud. — Où est mon œuf ? Pas d’œuf. Bah ! à la guerre comme à la guerre. Et je pénètre dans le salon, très garni, beaucoup de jeunes gens, quelques dames, — et par-ci par-là quelques têtes grisonnant, qu’on me dit être des professeurs « ralliés ».

N’importe ! quand dans le cours de ma conférence, la même à peu de chose près que ma seconde à La Haye, j’en arrivai au passage en prose où se trouve » voyou », je prononçai fortement ce mot qui eût un retentissement prodigieux. Naturellement la conférence se perdit dans une ovation presque orageuse !

Mais Amsterdam m’attend. Nous prenons congé de ces messieurs et de plusieurs dames restées ;