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quinze jours en hollande

connu à Paris me fait signe de la plate-forme et sur un geste de lui, dix, vingt personnes sorties de l’ombre en pleine électricité se distribuent mon léger bagage, et m’enlèvent plutôt qu’ils ne me mènent vers un fiacre commode comme il n’y en a pas à Paris certes, et me voilà emporté au trot d’un excellent cheval (ces Hollandais auraient-ils tout bon ?) suivi de deux voitures à travers de jolies rues point trop, point assez peut-être flamandes, bien éclairées et des plus élégantes. Nous passons souvent sous des passages couverts aboutissant à des places ducales, royales, etc., possédant chacune ou presque toutes, un Guillaume le Taciturne en pierre, marbre, bronze. Il y en a même un du Mathildien Nieuwerkerke.

Nous croisons un cortège de


             « Petites filles roses
Sortant du prêche en sabots. »


Blouses noires et tabliers blancs ; on croirait d’orphelines catholiques de province.

Le cortège Verlainien, puisque Verlaine et Verlainien il y a, stoppe enfin à l’entrée d’un passage vitré semblable à beaucoup de passages vitrés, galeries Vivienne, galeries Saint-Hubert, mais plus récent, celui-ci, mieux, naturellement. Architecture d’ailleurs, comme dispositions et clarté suffi-