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quinze jours en hollande


Un peu rose, telle une femme de luxure
Apaisée, entre, en des barreaux entre-croisés
Au-dessus d’une ville aux toits comme apaisés
Aux fenêtres d’où la vie appert, calme et sûre,

Bonhomme et forte et pure au fond et rassurante
Combien ! après tant de terreur de cieux et d’eaux,
Regardant défiler à travers des rideaux.
Galoper notre caravane délirante.


Et le train repart dans la nuit après une courte halte à la gare de Rotterdam. Il doit, car il fait nuit — traverser de l’eau tantôt en fdet au long de fdets d’herbe (comment s’exprimer autrement ? tranche, morceau, etc. ?), tantôt encore de grande dimension avec bateaux noirs à falots rouges se balançant dans la nuit, et des perspectives de moulins à vent arrêtés formant de grandes croix noires sous le ciel noir et rouge.

Après une bonne heure environ de ce hourvari parfois doux plus souvent charivarique… grandiosement, la machine siffle très longtemps — et nous entrons en gare de La Haye !

« Den Haag, den Haag ! » aboient les aboyeurs. Je me demande où je suis et dans mon trouble extrême, moi qui croyais que c’était La Haye qu’il fallait dire, ô monsieur Perrichon ! (Londres que les Anglais appellent London ! Etc. !)

Mais pendant que je tergiverse et que je patauge et que je m’embête, l’excellent B… qui m’avait