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mes hôpitaux

moral un peu remonté, un peu, oh si mal, hélas ? renippé, l’enfant de la misère honnête et pure, l’orphelin avec des parents affreux, la fleur et le fruit d’un amour deux fois coupable et pour finir, criminel ! l’abandonné, sauf par un aussi pauvre que lui et vieux en sus, mais moins atteint dans la santé, entrait dans l’établissement Louis-Philippe et Quarante-Huit, malade et misérable de nouveau, dans les baraquements, où le poète ne tarda pas à le rejoindre, et ce furent encore des semaines relativement et positivement délicieuses, bien que mélancholiées par l’état lentement empirant du jeune homme, qui bientôt, trop tôt, sans doute, repartit pour l’asile napoléonien, d’où il entretint une correspondance avec le poète. Tout à coup, celui-ci ne reçut plus de lettres, à sa grande inquiétude. Il s’enquêta, apprit que le « convalescent » avait quitté l’asile avec un mauvais rhume (tel agit parfois cette bonne A. P.). Et nulle nouvelle à partir de ce renseignement-là. Oublieux ou mort, l’enfant pourtant si joliment, si touchamment reconnaissant viva voce ?

Quoi qu’il en soit — et parce que tout ne finit pas toujours, même en France, par des chansons — cette incertitude doublement douloureuse vint attrister beaucoup son, il l’espère cette fois, clôturante évasion des choses d’hôpital.

Et sans plus que cela d’assurance, de ne pas repren-