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mes hôpitaux

pour lui aux belles dames qui n’auront pas lu ceci.

De vrais défilés en masses profondes, de docteurs et d’élèves. Tous les docteurs avec leurs nuances, gentils et plus, pour la plupart. Les élèves, pas tous. Pour la majorité qui est aimable, informée, suffisamment attentive, il y en a d’affreux, d’abominables, vraiment ! poseurs et grossiers, traitant le malade en véritable prisonnier, en forçat, du haut de leur col cassé et de leur cravate claire à bijou faux, inhumains tout à fait et « insolents », comme dit si bien le peuple, si nerveux de Paris. Pauvres d’eux, au jour de la prochaine : même dans leurs trous de province où les auront menés leurs « études » (ceux-là sont les « cancres » de la classe), la rancune ne les épargnera pas des misérables continués à être maltraités et, de plus, alors, rançonnés, par ces médicastres. Le poète peut-être, aussi, en des « Invectives » plus à la Martial qu’à la Juvénal, les nommera sans éloge, ces petits cuistres qui l’auront bafoué, sur son lit de douleur et d’affamé. Ce jour-là sera terrible, dies iræ en miniature, et leur nom, mal fait pour la postérité, pourtant y parviendra, en compagnie de bien d’autres, étonnés. Un interne aussi, un seul, fut vil et méchant. Son nom aussi retentira quand faudra. Mais, empressons-nous de le dire, à la gloire après tout de cette lamentable humanité, ces gens-là ne forment qu’une infime exception, infime dans les deux sens du mot.