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mémoires d’un veuf

de bras (gigue) Gaspard soufflette le consolateur.

On pend Gaspard.

Il n’y voit pas de mal : si gentils les bourreaux et geôliers ! (parties de cartes, cigares, brandwïne et « des femmes » — moyennant petites pièces d’or gardées entre ses doigts de pieds. (Bourrée.)

Potence. Place publique, la même qu’auparavant ou bien une autre.

Tous complices pendus avant lui, ça c’est du théâtre. Juges proclament jugement en réopinant du bonnet. Gavotte.

Opération du pendage (pendaison serait plus français, mais nous sommes en Allemagne) ; compliquée et claire, l’opération. Foule applaudit, — n’est-ce pas çà ? et forme une ronde.

Gaspard est pendu.

Son supplice lui rappelle des choses, et cette dernière secousse évoque à ses sens les meilleures encore de ses nuits. Il gigote gentiment et ses pieds extatiques exterminent un à un les spectateurs en manchons bien chauds et en fauchons si ouatées de cette expiation.

Il finit, après tout, par mourir et demeure raide comme la justice, lui aussi.

Divertissement trop long d’un populaire survenu on ne saura jamais comment.

Quant à Gaspard Hauser, Dieu A son âme.

Tiens ?