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pierre duchatelet


Une cloche de bois tintait à ses oreilles, en syllabes sourdes, « pour toujours ».

Il tomba par terre, évanoui.

Son réveil, ce réveil !

Quoi, partie, pourquoi ? mais pourquoi !

Vexée de son beau mensonge ? Allons donc ! Elle était trop gentille et trop intelligente pour ça ! Croyait-elle, avait-elle cru en une carotte, en une cocotte ! Non ! Trop sûre de son amour pour ça ! Alors ! Alors !

Son père !

Le beau vieux veuf remarié, en calotte de drap d’or !

Oh !

Il exagérait ; d’abord ce beau-père était moins noir qu’il ne se le faisait diable. Tout au plus un bourgeois prétentieux et serré, frotté d’artisterie et de littérature comme un chapon de salade le serait d’ail, méchant, parbleu ! pour un gendre et fourrant son nez dans un ménage où il n’avait que faire… mais tout le monde en est là avec un beau-père, surtout à espérances, et il était à espérances, donc jaloux d’un cohéritier de sa chère Jajeanne et lui souhaitant naturellement tout le mal possible.

Et puis, il se trompait sur son compte dans le cas présent…

Non, ce n’était pas le père de sa femme qui avait conseillé le dur, l’affreux départ de celle-ci.