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Myrtil, attendri.
Pourtant le jour où cet amour m’ensorcela

Vous fut autant qu’à moi funeste, mon amie.
Croyez-moi, réveiller la tendresse endormie,
C’est téméraire, et mieux vaudrait pieusement
Respecter jusqu’au bout son assoupissement
Qui ne peut que finir par la mort naturelle.

Rosalinde
Fou ! par quoi pouvons-nous vivre, sinon par elle ?
Myrtil, sincère.
Alors, mourons !
Rosalinde
Alors, mourons ! Vivons plutôt ! Fût-ce à tout prix !

Quant à moi, vos aigreurs, vos fureurs, vos mépris,
Qui ne sont, je le sais, qu’un dépit éphémère,
Et cet orgueil qui rend votre parole amère,
J’en veux faire litière à mon amour têtu,
Et je vous aimerai quand même, m’entends-tu ?

Myrtil
Vous êtes mutinée…