Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
L’ORAGE


 
Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche ;
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.

Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous l’averse et la grêle.