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« Ce qui longtemps nous a paru n’être qu’une fable, qu’un conte, à savoir que l’évêque Arnoldi, de Trèves, va exposer sous le nom de la tunique du Christ, un vêtement à l’adoration des fidèles, chrétiens du dix-neuvième siècle, vous le savez, Allemands, et vous, instituteurs de la religion et des mœurs, vous l’avez vu et entendu ; la fable, le conte est devenu une réalité, une triste vérité ! Déjà cinq cent mille hommes ont fait le pélerinage à cette relique ; d’autres y affluent en masse, surtout depuis que la tunique a guéri des malades et a opéré des miracles. La nouvelle s’en répand chez tous les peuples : en France même des ecclésiastiques prétendent qu’ils possèdent exclusivement la sainte tunique, et que celle de Trèves est apocryphe.

» C’est le cas de dire avec Lessing : Celui qui sur certaines choses ne perd pas la raison prouve qu’il n’en a pas.

» Comment ! cinq cent mille Allemands, cinq cent mille êtres doués de raison sont allés adorer un habillement ! la plupart de