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86.

4Soleil, dont le Soleil n’ejl qu’vn rayon petit,
Par qui visiblement nous remarquons ta face :
Qui par tant de flambeaux l’ombre des vices chasse :
Soleil, rauiue en moy ton feu qui s’amortit.
DijJipe ce brouillas qui l’ame apeJantit :
Soleil, guide mon ame, enseigne luy la trace, Qui la puisse conduire au chemin de la grace,
Dont le Pere premier par le peché sortit.
Tire la deformais hors de ces vieux nuafes,
Qui l’ont enuelopee en tant de fouis ombrages
Qu’elle ne peut plus voir la face de son Roy.
Laue donc en ton fang ses fautes criminelles,
Donne luy par pitié des plumes de tes ailles,
Qu’elle puisse, 6 Seigneur, d’ici voler à toy.


87.

Seigneur, ie n’ay ceſſé, des la fleur de mon âge,
D’amaſſer ſur mon chef pechez deſſur pechez :
Des dons que tu m’avois dedans l’ame cachez,
Plaisant ie m’en ſervois à mon deſavantage :
Maintenant que la nege a couvert mon viſage,
Que mes prez les plus beaux ſont faner & fauchez,
Et que deſia tant d’ans ont mes nerfs deſechez,
Ne ramentoy le mal de mon ame volage.
Ne m’abandonne point : en ſes ans les plus vieux,
Le ſage Roy des Iuifs adora de faux Dieux,
Pour complaire au desir des femmes eſtrangeres.
Las ! fay qu’à ton honneur ie puiſſe menager
Le reſte de mes ans sans de toy m’eſtranger,
Et ſans prendre plaiſir aux fables menſongeres.

FIN.