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L’ÉTOILE DOUBLE

quelque part! L’éternité de la peine est inadmissible, car tout doit concourir à une perfection. Nous n’avons faim et soif que parce que nous savons que nous pourrons satisfaire les désirs de notre corps, et que le Seigneur a mis le remède à côté du mal. Notre âme ne peut donc avoir éternellement faim et soif, et la nourriture qu’elle n’a su trouver sur la terre doit lui être donnée dans les cieux.

— Pauvre ami ! n’as-tu pas vu les hommes martyriser de malheureux animaux pour les découvertes de la science ? Ont-ils supposé un moment que ces créatures, à peine inférieures à eux, pouvaient, un jour, leur demander compte de leur obscur martyre ?…

» Je crois que nous sommes aussi les martyrs d’un pouvoir surnaturel, et que nos souffrances, nécessaires, sans doute, aux expériences ou aux plaisirs d’un Maître lui importent peu !

— Adorons ce Maître, sans chercher à le comprendre, puisqu’il dispose de notre destinée. Peut-être notre esprit sera-t-il apte, plus tard, à pénétrer ces abîmes terrifiants ; tâchons de persévérer dans le bien, et rejetons les misérables craintes qui nous viennent de la honteuse matière que nous n’avons pu encore complètement oublier.

— Mais, pour persévérer dans le bien, il faut