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RÉINCARNATION

— Enfin dit-elle, notre désir s’est accompli. Je te suis rendue, et rien de ce qui n’est pas moi ne pourra plus te distraire de notre rêve enchanté. Rappelle-toi mes paroles : « Quand je serai morte je ne le quitterai pas pour cela ; la mort n’existe que pour ceux qui ne savent pas aimer ! Moi, je forcerai les portes du tombeau, car ma volonté unique, ma volonté inflexible est de rester toujours avec toi et en toi. Promets-moi d’associer ta puissance à la mienne, et de m’appeler avec toute l’ardeur que je mettrai à briser mes chaînes » ! Nous avons tenu nos serments !

— Djalfa !

— Oui, Djalfa, que ta tendresse a délivrée de la mort, et qui s’est réincarnée pour recommencer avec toi une existence de bonheur ininterrompu. Viens ! fuyons ce lit sinistre !

Ghislain jeta les yeux sur la couche. Un cadavre informe s’y trouvait, une bouillie de chairs en pleine décomposition ; un amas horrible d’os et de sang.

Les deux amants se prirent par la main, et après avoir refermé la porte de l’affreux sépulcre, ils quittèrent à jamais ce lieu maudit.