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RÉINCARNATION

La jeune femme tomba sur ses genoux.

— C’est donc là le châtiment ? Seras-tu sans pitié ?…

— Je serai sans pitié comme tu l’as été toi-même.

— Mais, je puis m’échapper, fuir, retourner auprès de mes parents, leur demander protection contre toi !…

— Essaie donc ! Tu es plus faible qu’une enfant, car ta volonté est soumise à la mienne. Viens.

Elle le suivit docilement, incapable de résister.

Il traversa le long corridor, la chambre silencieuse où il avait tant aimé et souffert ; puis poussant le ressort de la boiserie, il pénétra dans le réduit secret.

— Soulève ce rideau, dit-il, lorsque ses regards se furent habitués à l’obscurité.

Mais elle n’eut pas plutôt obéi, qu’elle devint d’une pâleur effrayante et s’affaissa sur le tapis. Quand elle revint à elle, ses yeux tout d’abord rencontrèrent la couche funèbre, et elle se mit à pousser de telles clameurs que Ghislain l’endormit, et la jeta impuissante sur le cadavre de sa rivale.

— Oh Djalfa ! dit-il, que ton être astral, dégagé des liens terrestres, se fonde pour moi dans ce moule palpitant. Que ce prodige s’accomplisse