Page:Vaudere - L anarchiste.pdf/277

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
270
RÉINCARNATION

ces, ne l’abandonnerait-elle pas au moment décisif ?

Il savait qu’on peut tuer par le magnétisme comme par l’électricité, et, cette particularité n’a rien d’étrange pour qui connaît bien les analogies de la nature : Le fluide est une matière en grand mouvement, et toujours agitée par la variation des équilibres. Il n’est pas de corps fluide qui ne puisse devenir plus dur que le diamant, si l’on en équilibrait les molécules constitutives. Diriger les aimants, c’est donc détruire ou créer les formes, c’est produire en apparence ou anéantir les corps, c’est exercer la toute-puissance de la nature. Cette force insuffisamment connue dans ses effets comme l’électricité elle-même peut devenir terrible, et l’avenir est à ceux qui sauront l’appliquer utilement. De tous temps, elle a été pressentie : Hermès et Pythagore en parlaient, Synésius qui la chante dans ses hymnes en avait trouvé la révélation dans les souvenirs platoniciens de l’école d’Alexandrie : « Une seule source, une seule racine de lumière jaillit et s’épanouit en trois branches de splendeur. Un souffle circule autour de la terre, et vivifie, sous d’innombrables formes, toutes les parties de la substance animée [1]. C’est cette substance première que dé-

  1. Hymnes de Sinéeius, hymne II.