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RÉINCARNATION

léger repas, il courut s’enfermer dans sa chère retraite, toute chaude encore de leur amour, tout embaumée d’adorables souvenirs.

Le lit était fait. De longues courtines de brocart le recouvraient complètement. Au pied, une jonchée de roses blanches marquait la place où avait séjourné le cercueil. Deux cierges à demi consumés dans leurs chandeliers d’argent reposaient à terre. Ghislain les ralluma, souleva une draperie dans le fond de la chambre, et fit jouer un panneau de la boiserie, qui, en se déplaçant, découvrit un passage secret. Il s’y engagea, pénétra dans une petite pièce obscure que Djalfa et lui connaissaient seuls, et qui renfermait quelques livres rares, des tarots, et divers objets magiques servant à leurs expériences.

La disposition de ce réduit avait été modifiée depuis peu par le jeune homme, et à la place de la bibliothèque qui en occupait jadis le fond, se dressait un vaste divan de velours noir que des rideaux sombres entouraient de tous côtés.

Ghislain referma la porte secrète, et s’agenouilla en tremblant. Il était très pâle, des gouttes de sueur perlaient à son front, l’on eut pu entendre les battements de son cœur.

Après quelques minutes de recueillement, il dit à voix haute :

— Si tout doit se transformer, si les phénomè-