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RÉINCARNATION

mêmes raisonnements, son âme comme la sienne avait eu soif d’idéal. Elle attendait le bien-aimé, et quand elle le tint dans ses bras, elle fut pleinement satisfaite.

De fait ils se complétaient admirablement. Dans la vie, l’homme, nature imparfaite, marche sans cesse vers un but rêvé ; ce but c’est l’égalité et l’équilibre. Pour y atteindre, il recherche les influences complémentaires capables de le perfectionner, de faire cesser son perpétuel errement. Alors, apparaît la tendance irrésistible de deux êtres à ne faire plus qu’un, à s’enlacer, à se fondre dans une communion physique et intellectuelle. L’instinct, autant que le raisonnement, recherche ce qui peut amener cet état enviable : de là, naissent les sympathies, les entraînements, et, lorsque la réciprocité n’existe pas, les désespoirs et les folies. Les passions, d’ailleurs, découlent toutes de l’amour, cette loi fondamentale de l’humanité ! Nos pensées, nos décisions, nos actes, ne nous viennent ils point à leur tour de nos passions ?… Et si nos passions sont haineuses, et revêtent parfois une forme ombrageuse et agressive, c’est qu’elles résultent de pressentiments secrets qui aperçoivent un empêchement au complémentarisme rêvé et puissamment désiré.

Plus un individu est équilibré de nature et d’intelligence, plus son influence doit être grande