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IV

Toutes ces émotions m’avaient brisé. Je sentais ma raison s’obscurcir ; et, les jambes molles, les mains glacées, je sortis de la chambre pour tâcher de reprendre possession de moi-même et goûter un moment de repos.

Je me jetai tout habillé sur un divan, dans une pièce contiguë, afin d’être prêt au moindre bruit, et ne tardai pas à m’endormir. Mon sommeil dura longtemps : cinq ou six heures peut-être, et j’eus quelque peine, au réveil, à me rappeler les événements fantastiques qui m’avaient bouleversé. Dès que le souvenir m’en revint, je courus auprès de Georges qui me serra la main, et m’accueillit avec le pâle sourire qui semblait maintenant figé sur ses lèvres.

Cette journée s’écoula tranquillement : le malade ne voyait que sa chère Bérénice, et constam-