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UNE VENGEANCE

délivrée d’un grand poids ; je vais, si tu le veux, en prendre un autre dans la bibliothèque.

— » Laisse moi le choisir à ta place, il fait froid, je crains que tu n’attrapes du mal.

Mais elle insista pour y aller, avec un ton impératif que je ne lui connaissais pas.

— « Au moins, permets-moi de t’accompagner, j’emporterai les livres que tu me désigneras, et je t’éclairerai dans les longs corridors.

— » Porto suffira pour cette besogne. N’insiste pas, je t’en prie.

» Sans force contre sa volonté, j’appelai le nègre qui parut aussitôt, comme s’il avait été en embuscade derrière la porte. Il prit un des flambeaux, et sortit silencieusement, suivi de Bérénice.

» Un quart d’heure s’écoula, et, n’entendant aucun bruit, je descendis à la bibliothèque qui se trouve juste au-dessous de cette pièce. Elle était déserte, les volumes n’avaient point été dérangés. Je parcourus tout le rez-de-chaussée inutilement ; puis, je remontai au premier étage, et visitai toutes les chambres, en appelant avec inquiétude. Le manoir était sombre et silencieux, aucune voix ne répondit à mes cris.

» Je redescendis alors et visitai les communs, les cours, le parc, sans pouvoir découvrir aucune trace de fuite. Que faisait-elle, où pouvait-elle bien être ?