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UNE VENGEANCE

logique quelles qu’en puissent être les causes, la genèse et les formes ? N’a-t-on pas remis sur pied ceux que la maladie, les excès, l’épuisement ont abattus et vidés ? Ne s’occupe-t-on pas spécialement des névropathes, des paralytiques, des ataxiques et des hypocondriaques ?… Mais, comme s’il eût pénétré mes secrètes réflexions, Georges d’un seul coup, les réduisit à néant.

— Bérénice n’était pas la femme que tu pourrais croire. Son cœur était aussi tendre et généreux que son intelligence était vive. Et, bien souvent à la pensée de ses enfants elle versa d’abondantes larmes, se désolant de ne les avoir jamais pressés dans ses bras et de ne rien connaître de leur chère existence. Ah ! si elle avait pu parvenir jusqu’à eux et les emporter, les conserver toujours comme une pure sauvegarde, son bonheur eût été sans nuage !

— Et le mari de Bérénice ne découvrit pas votre cachette ?

— Nous ne sûmes ce qu’il était devenu, et, comme bien tu penses, nous ne cherchâmes pas à l’apprendre, souhaitant, au contraire, qu’il demeurât toujours dans l’ignorance de notre sort. Pourtant, lorsque je me rappelle les détails de la disparition de mon amie, je ne puis m’empêcher d’y associer la pensée de cet homme. Pour quelle