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À LA LAUS, DANSEUSE


Ses jolis bras en l’air, ses petits doigts tordus,
Au milieu d’une scène et de décors énormes,
Prenant des gestes fous, presque épileptiformes,
Elle saute, tressaute, ouvre ses yeux fendus,
Les referme, sourit, rit plus fort, se déhanche
Et soulève en tournant sa courte jupe blanche.
Sa jupe c’est un flot de longs rubans disjoints
Pris au corset, tenant des grelots fins en cuivre.
Quand elle se balance ou marche, on devient ivre,
On voudrait la tenir bien haut entre ses poings
Tout comme ce danseur à la valse finale
Qui l’enlève dans un feu rose de Bengale.