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des fourrages ; faire des fascines, aller en commandement, au pain, à la guerre, etc. De sorte qu’elles sont toujours en mouvement, quelque grosse que puisse être une armée. Ce qui était bien plus fatigant autrefois qu’à présent, parce que les siéges duraient le double et le triple de ce qu’ils font aujourd’hui, et qu’on y faisait de bien plus grandes pertes. On n’y regarde plus de si près, et on n’hésite pas d’attaquer une place à six ou sept contre un, parce que les attaques d’aujourd’hui sont bien plus savantes qu’elles n’étaient autrefois.

Il y a toutefois une chose à remarquer sur la vieille hypothèse de l’attaque des places, qui est que je ne conseillerais pas à une armée de dix mille hommes d’attaquer une place où il y en aurait mille, qu’on serait obligé de circonvaller ; la raison est que toute circonvallation devant se régler sur la portée du canon de la place, et sur les défauts et avantages de la campagne des environs, on est obligé de la faire aussi grande pour les petites armées que pour les grandes.

Développe­ment de la circonvallation d’une petite place.Or il est bien certain qu’une armée de dix mille hommes circonvallerait très-mal une place, si on voulait l’attaquer dans les formes ordinaires, et qu’une de vingt mille ne la circonvallerait même que faiblement ; par la raison qu’il n’y en a point, si petite soit-elle, qui n’ait du moins trois ou quatre cents toises de diamètre avec ses fortifica-