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des places.

on est résolu d’attendre l’ennemi dans les lignes, il faut les faire bonnes comme au premier profil ; si on prend le parti d’aller au-devant de lui, on les peut faire comme on voudra ; mais le plus sûr est de les faire bonnes. Les deux profils suivans pour les médiocres, et les derniers pour les lignes des petits siéges, où on ne laisse pas d’être obligé à prendre des précautions contre les secours.

PRÉPARATIFS DES ATTAQUES.

Dès le commencement du siége, on doit faire provision de gabions, et tenir la main à ce qu’ils soient bien faits, de bonne assiette et tous égaux, de huit, neuf ou dix piquets, chacun de quatre à cinq pouces de tour, lacés, serrés et bien bridés haut et bas avec de menus brins de fascines en partie élagués. On leur donne deux pieds et demi de haut sur autant de diamètre[1]Dimensions des gabions. Pl. 4., afin de les rendre plus maniables ; et trois ou quatre jours avant l’ouverture de la tranchée, à peu près dans le temps que les troupes ont achevé de camper et se munir de fourrages, on commande des fascines et piquets à tant par bataillon et tant par escadron, ce qui va à deux ou trois mille pour les premiers, et douze ou quinze cents pour les derniers. La lon-

  1. Pour rendre les gabions de sape encore plus maniables, depuis Vauban on a réduit leur diamètre à deux pieds hors-œuvre.