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n’en sera que plus aisée. Que cela soit ou non, si l’ennemi se met en état de les approcher, on pourra lui opposer 18 à 20,000 hommes en observation, qui prenant un poste avantageux à portée des lignes, s’y doivent bien retrancher ; car si une Une armée bien retran­chée peut faire tête à une armée d’un tiers plus forte. armée bien postée, ajoute un bon retranchement aux avantages de la situation qu’elle occupe, elle fera aisément tête à une qui sera d’un tiers plus forte qu’elle, et quand même elle le serait davantage, si l’armée d’observation sait bien se conduire, il est sûr que l’ennemi n’osera l’attaquer, attendu que quand elle se trouvera plus ou moins pressée, elle pourra encore tirer des secours de l’assiégeante, de même qu’elle pourra lui en donner de son côté. Or, ce qui est ici proposé par cet exemple, peut s’appliquer à de plus grandes armées, et se restreindre à de plus petites, selon la force de l’ennemi à qui l’on a affaire.

Que s’il se présente à quelque côté des lignes éloigné de l’armée d’observation, il sera au choix de celle-ci d’entrer dans les circonvallations, et de se présenter en deux lignes du côté qu’il pourrait attaquer, ou de prendre poste à côté de lui pour le charger en flanc, pendant qu’il attaquera de front. Ce sont des pensées qui peuvent recevoir de l’accroissement et différentes rectifications selon que la situation des lieux le permettra.