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cela se passe, l’armée de secours se prépare des chemins, fait des ponts sur les rivières s’il y en a, et qu’il lui soit nécessaire d’en avoir, et se met en état de donner de la défiance aux assiégeans de tous côtés, donne de ses nouvelles à la place, en reçoit des siennes, et se concerte avec elle pour le temps et la manière de l’attaque. Les assiégeans qui l’observent, et qui ont dû se le tenir pour dit, dès qu’ils ont vu l’ennemi prendre poste près d’eux et s’y retrancher, donnent de leur part tout le bon ordre qu’ils peuvent à leurs affaires, en réglant et partageant les postes que chaque régiment doit soutenir. On couche réglément Dispositions de l’armée assiégeante pour recevoir l’attaque dans ses lignes. au bivouac pour n’être pas surpris pendant la nuit ; on ordonne des piquets et des corps de réserve par tous les quartiers, afin de se pouvoir porter en diligence aux lieux attaqués, à quoi les dragons sont plus propres que les autres troupes, parce qu’ils se peuvent porter avec promptitude sur les lieux, suppléer au défaut d’infanterie, border la ligne pour un temps, et charger à cheval quand il en est besoin. On distribue des munitions aux troupes afin qu’elles n’en manquent pas ; on fait de petits magasins aux postes ; on dispose le canon aux endroits où on le croit mieux placé ; on envoie de grands et petits partis hors des lignes pendant la nuit pour avoir des nouvelles des ennemis et tâcher de découvrir leurs mouvemens, et on réveille les intelligences et les espions. Le temps pris pour l’attaque étant venu,