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du maréchal de vauban.

raires au bien du service. Il aimait mieux être plus utile et moins récompensé, et, pour suivre son goût, il n’aurait fallu payer ses premiers travaux que par d’autres encore plus nécessaires.

Vers la fin de la même année, il servit, sous monseigneur le duc de Bourgogne, au siége du Vieux-Brisach, place très-considérable, qui fut réduite à capituler au bout de treize jours et demi de tranchée ouverte, et qui ne coûta pas 300 hommes. C’est par ce siége qu’il a fini, et il y fit voir tout ce que pouvait son art, comme s’il eût voulu le résigner alors tout entier entre les mains du prince qu’il avait pour spectateur et pour chef.

Le titre de maréchal de France produisit les inconvéniens qu’il avait prévus ; il demeura deux ans inutile. Je l’ai entendu souvent s’en plaindre ; il protestait que, pour l’intérêt du Roi et de l’État, il aurait foulé aux pieds la dignité avec joie. Il l’aurait fait, et jamais il ne l’eût si bien méritée, jamais même il n’en eût si bien soutenu le véritable éclat.

Il se consolait avec ses savantes Oisivetés. Il n’épargnait aucune dépense pour amasser la quantité infinie d’instructions et de mémoires dont il avait besoin, et il occupait sans cesse un grand nombre de secrétaires, de dessinateurs, de calculateurs et de copistes. Il donna au Roi[1], en

  1. Au duc de Bourgogne.