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min couvert, dont on disposera les embrasures et plates-formes pendant qu’on sera occupé à ce rasement, qu’il faudra abaisser aussi bas que le chemin couvert, afin de pouvoir battre en sape les tours le plus bas qu’il sera possible, pour les ouvrir entièrement et les percer jusque dans le fond de leurs voûtes[1] ; et pour lors, outre que l’ouverture que le canon y fera sera de toute la capacité de la tour, il en rendra les flancs hauts et bas inu-

  1. Vauban ajoute, Deux fois 24 heures bien employées en feront l’affaire. V. dans l’Avis de 1703 sur les attaques de Landau, que cette manœuvre demande à la vérité du temps et du travail, mais qu’elle est très-possible, et qu’elle pourra être facilitée par le rehaussement de trois pieds des plates-formes des pièces ; que la manœuvre de monter du canon sur le haut du rempart des contre-gardes serait longue, difficile et très-dangereuse. Il recommandait en outre d’établir des batteries de trois pièces dans les places d’armes rentrantes, ou sur leurs parapets. On préféra cette dernière position (voy. la note de la pag. 119), et les batteries que l’on y fit, ouvrirent dans la courtine, des brèches qui intimidèrent l’ennemi et le déterminèrent à se rendre, quoique l’on n’eût pu que très-difficilement gagner ces brèches à la faveur des débris amassés dans les fossés qui étaient pleins d’eau.

    Bousmard établit de semblables batteries, et chemine dans les fossés qu’il suppose secs, mais comme il dirige l’attaque contre une contre-garde et deux demi-lunes, dans l’hypothèse d’un front de grands polygones, il est obligé de porter sur la contre-garde les batteries nécessaires pour ruiner les flancs des tours et des petits bastions collatéraux à ceux de l’attaque. Vauban néglige les flancs de ces petits bastions.