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du maréchal de vauban.

de prendre des places, mais elle lui en donna un plus grand nombre à fortifier. Il fit le fameux port de Dunkerque, son chef-d’œuvre, et par conséquent celui de son art. Strasbourg et Casal, qui passèrent en 1681 sous le pouvoir du Roi, furent ensuite ses travaux les plus considérables. Outre les grandes et magnifiques fortifications de Strasbourg, il y fit faire, pour la navigation de la Bruche, des écluses dont l’exécution était si difficile, qu’il n’osa la confier à personne, et la dirigea toujours par lui-même.

La guerre recommença en 1683, et lui valut, l’année suivante, la gloire de prendre Luxembourg, qu’on avait cru jusque-là imprenable, et de le prendre avec fort peu de perte. Mais la guerre naissante ayant été étouffée par la trêve de 1684, il reprit ses fonctions de paix, dont les plus brillantes furent l’aqueduc de Maintenon, de nouveaux travaux qui perfectionnèrent le canal de la communication des mers, Mont-Royal et Landau.

Il semble qu’il aurait dû trahir les secrets de son art par la grande quantité d’ouvrages qui sont sortis de ses mains. Aussi a-t-il paru des livres dont le titre promettait la véritable manière de fortifier selon M. de Vauban ; mais il a toujours dit, et il a fait voir par sa pratique, qu’il n’avait point de manière. Chaque place différente lui en fournissait une nouvelle, selon les différentes circonstances