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des places.

RÉFLEXION

Quoique l’action de la poudre enflammée soit d’une force incompréhensible, on n’a pas laissé de trouver moyen de soumettre ses efforts à des règles certaines. Par exemple, les canons de toutes espèces et toutes les armes à feu dont on se sert, se chargent toutes avec des quantités de poudre mesurées.

On a long-temps agi par estimation sur la quantité qu’il en fallait pour charger les mines, sans avoir rien de déterminé sur le plus ou le moins de leur charge, mais à force d’étude et d’expériences 1688. faites de ce règne, on est parvenu à trouver les proportions convenables ; d’où il suit que leur usage peut avoir présentement des règles aussi certaines que celles des armes à feu. C’est de ces expériences plusieurs fois réitérées, qu’on a tiré les connaissances suivantes :

Quantité de poudre par toise cube. I. Que pour enlever une toise cube de terre commune, il y faut employer 12, 15 à 18 livres de poudre ; et 20 à 25 livres pour les grosses murailles solides, et de long-temps rassises ; un peu plus, un peu moins, selon que la poudre est bonne, et que les terres sont plus ou moins fortes.[1]

  1. Les mineurs calculent encore aujourd’hui la charge des fourneaux ordinaires qui doivent jouer dans les terres sur le