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ble ; ils ne gagneront guère davantage dans le courant du siége, bien que le prix de la sape augmente à mesure qu’ils approchent de la place, parce que le péril augmente aussi, et qu’il est sûr que plus ils en approcheront, moins d’ouvrage ils feront.

On a accoutumé de leur payer quelque chose de plus que le prix de la toise courante pour chaque coupure qu’ils font dans la tranchée, par la raison qu’il y a là plus d’ouvrage qu’ailleurs ; cela se peut réduire à doubler le prix de la première toise, et rien plus.

Au reste, il y a une chose à quoi ces officiers doivent bien prendre garde, c’est que souvent les sapeurs s’enivrent à la tête de leur sape ; Empêcher les sapeurs de s’enivrer à la tête des sapes.après quoi ils se font tuer comme des bêtes, sans prendre garde à ce qu’ils font ; c’est de quoi il faut les empêcher, en ne leur permettant pas d’y porter du vin qu’il ne soit mêlé de beaucoup d’eau.

Comme rien n’est plus convenable à la sûreté, diligence et bonne façon des tranchées, que cette manière d’en conduire les têtes et de les ébaucher,

    parce qu’il y aura des temps, où pour une sape qui marchera en avant, il y en aura des 2 ou 3 qui s’étendront par les côtés ; or, 150 toises valent 450 pas communs, on ne trouvera point de siége tant soit peu défendu où l’on en ait fait 200, une nuit portant l’autre. J’ai vu des siéges où on cheminait presque toujours avec la même vitesse, et d’autres, où on n’avançait pas 50 pas par nuit, quand on était proche. »