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et fascines à la tête des sapes ; ce qui se fait par l’intervention de celui qui commande la tranchée, qui lui fait fournir le monde dont il a besoin.

Le moyen d’être bien servi serait de donner six deniers de chaque fascine portée de la queue des tranchées à la tête des sapes, sur-le-champ à la fin des voyages, ou d’une certaine quantité ; chaque soldat en peut aisément porter trois, et faire trois ou quatre voyages. Il faudrait par la même raison donner un sou des gabions ; en observant cette petite libéralité, les sapes seraient toujours bien et aisément servies.

Si l’on ne peut chemi­ner de jour, on s’en dé­dommage pendant la nuit.Il est encore à remarquer que quand on a affaire à des ennemis un peu éveillés, ils canonnent la tête des sapes avant que votre canon tire, de manière que souvent on est obligé de les abandonner ; mais si on le fait de jour, on s’en dédommage pendant la nuit[1].

À mesure que la sape avance, on fait garnir celle qui est faite par les travailleurs de la tranchée qui l’élargissent, jusqu’à ce qu’elle ait dix à douze pieds de large sur trois de profondeur ; pour lors elle change de nom., et s’appelle tranchée, si elle sert de chemin pour aller à la place ; mais on

  1. En posant quelques gabions à découvert dans le temps que le feu est lent.