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attaque

Exécution de la sape pleine.main, du croc et de la fourche du mieux qu’il peut, posant le dessus dessous, afin que la pointe des piquets des gabions débordant le sommet, puisse servir à tenir les fascines dont on le charge. Cela fait, il le remplit de terre, en la jetant de biais en avant, et se tenant un peu en arrière pour ne pas se découvrir. À mesure qu’il remplit le premier gabion, il frappe de temps en temps de son maillet ou de sa pioche contre, pour faire entasser la terre.

Ce premier rempli, il en pose un deuxième sur le même alignement, qu’il arrange et remplit comme le précédent ; et après, un troisième avec les mêmes précautions, qu’il remplit de même ; après ce troisième, un quatrième, se tenant toujours à couvert et courbé derrière ceux qui sont remplis, ce qui se continue toujours de la sorte ; mais parce que les joints des gabions sont fort dangereux avant que la sape soit achevée, il les faudra fermer de deux à trois sacs à terre posés bout sur bout sur chaque joint, que le deuxième sapeur arrange, après que le troisième et le quatrième les lui ont fait passer.

Au vingtième ou trentième gabion posé et rempli, on reprend les sacs de la queue pour les reposer en avant, afin de les épargner : de sorte qu’une centaine de sacs à terre bien ménagés, peuvent suffire à conduire une sape depuis le commencement du siége jusqu’à la fin.