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tinelli, qui déjà avait eu occasion de remarquer avec quelle scrupuleuse exactitude il se conformait aux dessins qu’on le chargeait de reproduire. Comme, à cette époque, Mariotto se disposait à renoncer à la peinture, il laissa à Giuliano le soin de terminer un tableau que son ami Bartolommeo di San-Marco avait seulement dessiné et ombré à l’aquarelle sur l’enduit du panneau. Giuliano s’acquitta de sa tâche avec un zèle extraordinaire. Son tableau, d’abord placé à San-Gallo, passa, lorsqu’on détruisit cette église, dans l’hôpital des Preti, et de là dans le couvent de San-Marco, d’où enfin il fut transporté sur le maître-autel de San-Jacopo-tra’-Fossi. Il représente la Madeleine baisant les pieds du Christ mort ; saint Jean l’Évangéliste soutient la tête du Sauveur que saint Paul et saint Pierre contemplent en pleurant (2). La conscience et le bon goût avec lesquels Giuliano peignit ces figures, lui valurent et lui vaudront toujours de justes louanges. Il acheva ensuite, pour Cristofano Rinieri, le Rapt de Dina, également ébauché par Fra Bartolommeo, et il en fit une copie qui fut envoyée en France.

Peu de temps après, Bugiardini fut appelé à Bologne par quelques-uns de ses amis. Il y exécuta divers portraits, et de plus y peignit à l’huile, pour une chapelle du nouveau chœur de San-Francesco, une Vierge accompagnée de deux saints que les Bolonais, chez qui les maîtres n’abondaient point alors, admirèrent beaucoup.

De retour à Florence, Giuliano fit, pour je ne sais qui, cinq tableaux dont les sujets sont tirés de la vie