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jusqu’à Septime-Sévère, et commença ensuite à décliner avec celui des autres arts.

Avant d’examiner la glyptique chez les modernes, il est bon de dire un mot des pierres gravées par les anciens, que le temps a épargnées, et qui, pour la matière, le travail et la richesse des sujets, peuvent être rangées parmi les monuments les plus intéressants de l’antiquité.

Le cabinet des médailles et antiques de la Bibliothèque Royale renferme une des premières collections de pierres gravées qui existent au monde ; il n’y a que les musées de Vienne et de Saint-Pétersbourg qui soient plus riches que lui en camées ; et, pour les intailles, il n’est surpassé que par le cabinet de Berlin.

Parmi les pierres en relief qui se trouvent au cabinet de Paris, on remarque principalement le fameux Achates Tiberianus, vulgairement appelé agate de la Sainte-Chapelle, parce qu’il a été conservé dans le trésor de cette église, où il passait pour représenter le Triomphe de Joseph en Égypte, et où il avait été déposé par Charles V. Il fut, dit-on, apporté en France par Baudouin II, roi de Jérusalem, qui, pour recouvrer l’empire de Constantinople, réclama en 1244 secours de saint Louis. C’est la plus grande sardonyx connue ; elle a un pied de hauteur sur dix pouces de largeur. L’artiste a figuré dans de plan supérieur l’Apothéose d’Auguste. Ce prince est porté dans le ciel par Pégase ; Énée, reconnaissable à son costume phrygien, présente à Auguste un globe, symbole de l’empire du monde.