Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/716

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’église de San-Brancazio possède ses premières peintures, c’est-à-dire une sainte Catherine de Sienne exécutée à fresque sur un pilastre de la chapelle des Rucellai, et un saint Bernard également à fresque. Ces deux morceaux présageaient dignement les rares qualités qu’il devait manifester un jour. Mais il montra bien mieux ce dont il était capable dans un tableau qui orne une petite chapelle de San-Pietro-Maggiore et dans lequel on voit la Vierge, l’Enfant Jésus et le petit saint Jean (1). Il donna une nouvelle preuve de son talent à San-Giobbe derrière les Servites, où il fit à fresque, dans un tabernacle, la Visitation de la Vierge. La figure de Marie respire une bonté angélique, et celle de sainte Élisabeth un profond respect. Franciabigio peignit en outre Job pauvre et couvert d’ulcères, puis le même personnage opulent et plein de santé. Cette composition mit notre artiste en crédit et engagea les directeurs de l’église et de la confrérie de San-Giobbe à lui commander un tableau pour le maître-autel. Franciabigio se distingua encore davantage dans cet ouvrage, où il se représenta lui-même sous les traits de saint Jean-Baptiste à côté de la Vierge et de Job.

À cette époque on construisit, à Santo-Spirito de Florence, une chapelle dédiée à saint Nicolas, et dans laquelle on sculpta en bois l’image de ce bienheureux d’après le modèle de Jacopo Sansovino. Cette statue est placée entre deux ravissants petits anges du Franciabigio, qui de plus exécuta, dans le même endroit, une Annonciation accompagnée d’un gradin sur lequel il figura les miracles de saint Nico-