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absorbés par les compagnies du gaz, pour la réinstallation de l’éclairage public ; d’autres, ex-wattmen, redevenaient cochers de fiacres, ou de ces véhicules hétéroclites, chars à bancs, mail-coaches, tapissières, omnibus d’hôtel, à l’aide desquels se réorganisait dans Paris un embryon de transport en commun.

Mais le plus grand nombre des chômeurs, évalué à deux ou trois cent mille, restaient sur le pavé, sans travail ni paye, sans savoir quand ils retrouveraient l’un et l’autre, Leur mécontentement fut d’autant plus vif que la faveur du demi-salaire consentie par la T. C. R. P. à ses premiers employés mis en congé, avait fait espérer que cette mesure serait étendue à tous. Je ne m’y connais guère en politique, mais il me paraît évident que celle-ci joua un grand rôle dans la manifestation des sans-travail, organisée par les partis avancés. Leur cortège monstre parcourut les grands boulevards et défila durant deux heures devant la Chambre des Députés, qui venaient d’entrer en séance et de voter l’approbation du décret. Ils réclamaient, sur l’air des Lampions : « payez-nous ! payez-nous ! » leur salaire intégral ou son équivalent sous forme d’indemnité d’État, aussi longtemps que durerait le chômage.

Hormis quelques légères bagarres avec la police, d’ailleurs, tout se passa bien. Mais cette manifestation, par son exemple, cristallisa les mécontentements et joua sur le public le rôle d’un article de journal virulent.

Après s’être réjoui deux jours de ce que la suppression