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Histoire du poète Sibus1.

Que voulez-vous que je vous die de ce petit homme ? Il faudroit avoir autant d’industrie que Heinsius, qui nous a depuis peu donné de si beaux discours sur un


1. Nous trouvons cette pièce, si intéressante pour l’histoire des mœurs littéraires au XVIIe siècle, dans l’ouvrage très rare auquel nous avons déjà fait plusieurs emprunts : Recueil de pièces en prose les plus agréables de ce temps, par divers autheurs ; à Paris, chez Charles de Sercy, M.DC.LXI, in-12, deuxiesme partie. Nous ne savons quel est le pauvre diable, à la fois poète et musicien, double métier de gueuserie, qui se trouve représenté ici sous le nom de Sibus. Il étoit d’autant plus difficile de le découvrir qu’un grand nombre de poètes de ce temps-là partageoient la même misère, et que c’est à peine si la plupart nous ont fait parvenir leurs noms. Est-ce Maillet, le Mytophilacte du Roman bourgeois, le poète crotté de Saint-Amant ? Plus d’un détail le donneroit à penser ; mais il étoit mort vieux en 1628, et il n’eût plus été en 1661 une figure de circonstance, surtout auprès de tant de pauvres diables qui n’avoient que trop bien rajeuni le type déguenillé. Je pencherois plutôt pour quelqu’un de ceux qui traînoient leur vie mendiante au milieu du Paris de la Fronde, comme cet auteur de Mazarinades qui, dans la pièce Les