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R. C’est un homme qui se rejouit du mal d’autruy, et qu’on peut enrichir à coups de poing2.

D. Qu’est-ce qu’un bourreau ?

R. Un meurtrier sans crime.

D. Qu’est-ce qu’un soldat ?

R. Un homme qui, sans estre criminel ny filosofe, tue et s’expose librement à la mort.

D. Qu’est-ce qu’un capitaine ?

R. Un desesperé volontaire.

D. Qu’est-ce qu’un riche homme ?

R. Celuy que la fortune flatte pour le perdre.

D. Qu’est-ce qu’un pauvre ?

R. Celuy qui n’a nulle obligation à la fortune.

D. Qu’est-ce qu’un financier ?

R. C’est un voleur royal.

D. Qu’est-ce qu’un partysan ?

R. Un sangsue du peuple et un larron privilégié.

D. Qu’est-ce qu’une femme ?

R. Un singe raisonnable3.

D. Qu’est-ce qu’une putain ?

R. Un ecueil dont les sages se retirent et où les foux font naufrage.

D. Qu’est-ce qu’un amoureux ?

R. Un miserable qui attire la moquerie du monde s’il ne reussit pas, et la medisance, s’il reussit.



2. Ou à coups de bâton, comme celui des Plaideurs :

J’ai quatre enfa...Frappez,
J’ai quatre enfants à nourrir.

3. C’est l’idée développée par Étienne Pasquier dans la lettre que nous avons déjà citée (V. notre t. 2, p. 196), et aussi dans la jolie facétie les Singeries des femmes (V. notre t. 1, p. 56–65).