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Des Grecs et des François, gardés-moy bien les mains,
Et celles de Thibaut, en hiver de froidure,

Et du hale au soleil, qu’en esté l’on endure.

Sonet.

À peine (mon Heudon) que tout vif je n’enrage
Quand j’entend caqueter ces benets et badaus,
Qui sont faits seulement de chair, de sang et d’os,
Mais, ce crois je, sans cœur, sans ame et sans courage.

On les oroit conter qu’un homme n’est pas sage
Qui escrit en françois, tant sont ces gros lourdaus,
Et que l’on ne doit point remporter aucun los,
Si non par un latin ou par un grec ouvrage.

Comment peuvent-ils tant priser et louanger,
Vituperant le leur, un langage estranger
D’une langue impudente et digne de torture ?

Puisque (ainsi comme on dit) que son nid semble beau,
Par instinc naturel, tousjours à chaque oyseau,
C’est vraiment donq qu’ils sont homes contre nature.

Sonet.

Ce genereux guerrier, ce père des sciences
Qui reluit à Paris, ce puissant roy François,
Abolit le latin, et voulut qu’en françois
Les juges et plaideurs parlassent aux sceances.



21. Allusion à l’ordonnance de 1539, par laquelle François Ier décida qu’à l’avenir l’on emploieroit la langue françoise dans