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la cour, plaidant pour les chefs de la noble confrairie de pauvreté et necessité des artisans, disant qu’il ne peut escheoir lieu pour les conclusions dudit procureur general, en ce que concerne le particulier et general de ses parties, d’autant que la cour sçait très bien la necessité de ses parties, qui vivent du jour à la journée sans pouvoir faire provision comme les riches, et puis la grande cherté qu’il y a au règne de monsieur Caresme, car, estans chargez d’une multitude d’enfans, souz le règne de monsieur Mardy-Gras avec deux sols ils peuvent mieux paistre et entretenir leur affamée famille que souz le règne de Caresme avec trente sols ; non pas que pourtant ils ne desirent recognoistre ledit Caresme et les saintes constitutions de l’Eglise, et ce qu’ils monstrent bien en ce qu’ils ont tousjours rejetté les seductions des ennemis dudit Caresme, qui leur vouloient faire secouer son joug par offre de leur donner cinq, dix, quinze, vingt, trente, quarante et cinquante sols la semaine d’aumosne ; que mesme ils en ont seduit plusieurs, à quoy ils resisteront si Dieu plaist, moyennant aussi qu’il plaise à la cour avoir esgard à leur necessité ; partant demande au nom de sesdites parties que veu qu’ils seroient pour mourir de faim s’ils estoient contraints de vivre souz les loix dudit Caresme, qu’il leur soit permis, partim pouvoir heberger ledit Mardy-Gras, et partim vivre souz le règne dudit Caresme. Signé Mequaniquois.

Dire et Apposition des Amoureux.

Autre plaidé de Mignotis, aussi advocat en la cour,