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Il prepare des violences ;
Ce lyon bat desjà son flanc,
Son cœur est alteré de sang ;
Ses yeux estincellans de rage,
Sa gueulle s’apreste au carnage.
Faut-il que, combattant pour nous,
930Nous nous exposions à ses coups,
Et qu’en deffendant nos murailles,
Ce serpent ronge nos entrailles ?
Faut-il qu’en asseurant nos biens
Nous nous asseurions nos liens ?
Faut-il qu’en gardant nostre maistre,
Nous gardions ce barbare prestre,
Et qu’esclaves comme devant,
Nous nous perdions en nous sauvant ?
Grand Roy, bannis par ta puissance
940La servitude de la France,
Chasse l’orgueilleux potentat
Et le demon de ton Estat.
Ton triomphe sera funeste
Si ce cruel monstre nous reste.
Ouvre les yeux, arme ton bras
Pour mettre deux tyrans à bas ;
Couronne les faicts de la gloire
Qu’auroit ceste double victoire ;
Fais punir l’autheur de nos maux,
950L’autheur de mille et mille impots ;
Fais que la justice divine
Accable ce nouveau Conchine ;
Laisse deschirer à Paris
Le plus meschant des favoris,