Page:Variétés Tome IX.djvu/360

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

principautés de la Roche-sur-Yon et du Luc, et du comté d’Argenton, à condition, entre autres choses, de fournir tous les ans aux officiers de la bazoche du Palais, à Paris, les arbres qui leur avoient eté accordés par les rois predecesseurs pour le Mai dudit Palais1, dont la delivrance continueroit de


1. On peut consulter, au sujet de ce droit, Les Statuts, Ordonnances, Règlements, Antiquités, Prérogatives et Prééminences du royaume de la Bazoche, petit volume publié à Paris en 1586, réimprimé en 1664, mais néanmoins très rare. Le droit de prendre trois arbres dans la forêt de Bondy, pour la fête du Mai, avoit été accordé par François Ier aux clercs de la bazoche, en récompense de la vaillante campagne qu’ils étoient allés faire, pour son service, en 1547, contre les paysans révoltés de la Guienne. Trois jours avant d’aller chercher les arbres du Mai, les dignitaires de la bazoche alloient, musique en tête, donner des aubades aux magistrats du Parlement. Henri III leur avoit interdit de donner le titre de roi à leur chef, qui ne dut plus s’appeler que chancelier ; mais ils avoient conservé le droit qu’un arrêt de 1562 leur avoit accordé, de traverser la ville, soit de nuit, soit de jour, avec des flambeaux. Le premier dimanche de mai étant venu, tous les basochiens, en habits de fête, se réunissoient dans la cour du Palais ; un beau discours sur l’excellence de la corporation étoit prononcé, puis l’on partoit pour la forêt de Bondy. On déjeunoit à l’entrée, en attendant que messieurs des eaux et forêts, avec leurs gards, eussent rejoint la bande. De nouvelles harangues étoient prononcées ; on chojsissoit les trois arbres, et on les marquoit ; l’on dînoit ensuite sur l’herbe, et l’on reprenoit enfin le chemin de Paris. Les fêtes continuoient jusqu’au vendredi suivant, jour de la plantation solennelle du Mai, qu’on dressoit pavoisé de banderolles et orné de l’écusson aux trois écri-