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Et n’a que de lasches desirs,
Et rien que de sales plaisirs ;
Sa maison est une retraicte
Où loge l’ardeur indiscrette,
Où règne Venus et Bacchus,
Des macquereaux et des cocus,
Curgy, d’Herblay et de Courville,
680Dont il voit la femme et la fille ;
Il se plaist d’estre yvre souvent :
C’est alors qu’il paroist sçavant,
Et que, ceint d’un laurier bacchique,
Il discourt de la republique,
De la d’Herblay et de la Tour,
De leur beauté, de son amour ;
Il vieillit sans devenir sage,
Il fuit tousjours le mariage ;
Il estoit gendre, et très meschant,
690Du grand capitaine Marchand50.
Il estoit cruel à sa femme,
Bruslant d’une impudique flamme ;
Elle de sa part l’encornoit,
Prodigue vers qui luy donnoit51.
Ce boucquin, pour nourrir son vice,



50. La femme du président Le Jay étoit en effet fille de Charles Marchand, capitaine des trois corps d’archers de la ville, et le même qui fit construire à ses frais le pont ainsi nommé, à cause de lui, pont Marchand, à la place du Pont-aux-Meuniers, écroulé le 21 décembre 1594.

51. À la suite de ce vers se trouvent ceux ci, dans le texte donné dans le Tableau de la vie et du gouvernement, etc. :

Il ne desiroit pour tombeau
Que celui dont vit Isabeau.