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encore besoin de tems et de nouveaux artifices pour y reussir ; soit que, desesperant, elle se fust enfin resolue au raccommodement ; soit qu’elle ne l’eust feint que pour faire un si grand eclat qu’il effrayast et entraînast le roy ; ou que, sans tant de finesse, son humeur etrange l’eust seule entraînée sans dessein precedent, elle declara au roy, en arrivant à Paris, que, quelque mecontentement extrême qu’elle eust de l’ingratitude et de la conduite du


vouloir grossir son chapitre IV, mais qu’il avoit écrit cependant, m’excitoit d’ailleurs à chercher, puisque dans la coïncidence des deux relations je devois trouver une preuve de plus de l’authenticité de celle du duc. Mes recherches n’ont pas été vaines. C’est à Leclerc que revient l’honneur fort rare d’avoir fait un récit qui satisfaisoit complètement Saint-Simon, et dans lequel il ne voyoit ni rien à ajouter, ni rien à contredire. Ce qu’on lit dans son ouvrage La Vie d’Armand-Jean, cardinal-duc de Richelieu, 1724, in-12, t. II, p. 100–103, est en effet, sauf la forme bien entendu, et quelques détails, d’une identité parfaite avec ce qu’on va lire. Si cette preuve n’étoit pas suffisante, j’en trouverois une plus décisive encore dans ce passage de l’Histoire de Louis XIII par le P. Griffet (1758, in-4, II, 66). Après avoir dit que plusieurs historiens de ce temps, et il veut parler de Montglat et de Fontenay-Mareuil, avoient prétendu qu’à la Journée des Dupes ce fut le cardinal La Valette qui persuada à Richelieu de se rendre à Versailles, il ajoute : « D’autres disent que le roi lui fit dire de s’y rendre, et le témoignage de Monsieur le duc de Saint-Simon, propre fils du favori de Louis XIII, qui avoit entendu souvent raconter à son père l’histoire de cette fameuse résolution, ne permet pas d’en douter. Ce seigneur vivoit en 1754, et c’est d’après ce qu’il nous a dit lui-même que nous allons en poursuivre le récit. » Griffet ne s’en tint cependant pas