Page:Variétés Tome IX.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.

un homme à ma fantaisie, mais j’en ai un à mes despens.

La troisiesme Voisine.

Pour moy, je n’ay rien à me plaindre, Dieu mercy ! Nostre maison iroit bien, n’estoit nostre chambrière ; mais c’est la plus franche teste : elle parle à moy comme si j’estois sa servante.

La première Voisine.

Pour nous, nous en avons une assez bonne, mais elle est si amoureuse que sçavouquoi. Mais quoi, où est ce que j’en prendray une autre ? On y est si bien empesché, Jesu ! qu’il est heureux qui s’en peut passer.

La seconde Voisine.

Ah ! que je craindrois ces chambrières amoureuses ! Je n’aimerois point à voir tant de trains de garçons qui sont tousjours après.

La troisiesme Voisine.

Pour moy, j’en aimerois mieux une amoureuse que de ces meschantes testes ; on ne leur oseroit rien dire. La mienne parle plus haut que moy. Vramment, si ce n’eust été mon mary, qui ne veut pas, il y a longtemps que je l’eusse envoyée.

La première Voisine.

Je ne voudrais point de ces amoureuses-là, moy : car dans deux ou trois jours cela se marira, cela aura une troupe d’enfans, qui viendront gueuser à nos huis ; dès qu’il y a trois jours qu’elles sont en service, elles se veulent marier, et n’ont pas une chemise à mettre à leur dos.