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des larmes grosses comme des citrouilles, me tesmoignoit les regrets qu’il avoit de ce que nous n’avions point eu cette année ny foire Sainct-Germain, ny de caresme-prenant, ny de masques, ny de comedies3. Il me disoit cecy à cause qu’en ces temps-là il avoit accoustumé de faire grand chère et beau feu, et mener une vie exempte de soin, d’inquiétude et de necessité. — Vrayement, luy respondis-je, vous avez grand tort de vous plaindre, puisque Paris n’eut jamais plus de divertissemens et les bourgeois plus de recreations : la ville est devenuë une foire, où l’on trouve des pièces très curieuses et des raretez très recherchées. Les violons y sont


sion entendre le numéro en venoit. (Recherches de la France, liv. 8, ch. 49.) Ces blanques, sous Henri IV, étoient devenues de véritables académies de jeux. « On a vu, dit L’Estoille (18 mars 1609), un fils d’un marchand perdre dans une séance soixante mille écus, n’en ayant hérité de son père que vingt mille. » Les blanques faisoient rage à la foire S.-Germain. « Le nommé Jonas, ajoute L’Estoille, a loué une maison, pour tenir une de ces académies, au faubourg S.-Germain, pendant l’espace de quinze jours, durant la durée de la foire, et d’icelle maison il a donné quatorze cents francs. »

3. Il parut plusieurs autres mazarinades sur cette suppression forcée de tous les plaisirs du carnaval et de la foire S.-Germain en 1649. Nous citerons : le Caresme des Parisiens pour le service de la patrie, Paris, 1649 ; le Grotesque Carême prenant de Jules Mazarin, par dialogue, Paris, 1649 ; et surtout : Plaintes du carnaval et de la foire S.-Germain, en vers burlesques, Paris, 1649, in-4, pièce que Naudé place au troisième rang de celles « dont on peut faire estime. » (Mascurat, p. 283.)