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avons jouy trois ou quatre mois. Ô ! que les cochez à douzaine qu’on ira enfin louer chez les recommanderesses6 à la descente du pont Nostre-Dame, tirant devers la Grève, ont eu beau se bransler les jambes attendant leurs maistres et maistresses aux portes des hostels, au lieu qu’ils trembloient le grelot auparavant ! car l’hyver cette année a esté long, rude et tardif, comme tu sçais.

Chagrin. J’en suis encore tout morfondu, et si je n’ay pas fait la sentinelle, car je suis des appointez, marchant sous l’enseigne couronnelle. Mal de terre ! je me promettois bien que tant de cochons et cocherots eussent du foye de connil et de la cassette, quand j’entendis publier ces belles deffences contre les carrosses7, et qu’on parloit qu’il y avoit un si


6. V., sur ce mot et sur ce qu’il signifioit, une note d’une pièce précédente.

7. Les carrosses durent être, en effet, compris alors dans les édits somptuaires qu’on préparoit de nouveau pour compléter ceux de 1601 et 1606. L’un des vœux des gens du peuple avoit été que les États de 1614 statuassent quelque bonne défense à ce sujet. Une pièce du temps, Discours véritable de deux artisans de Paris, mareschaux de leur estat, 1615, in-8, p. 11, déclare nettement, comme conclusion, « que les carrosses seront deffendus, sinon à ceux qui auront qualité requise, comme princes, seigneurs, barons, présidents, conseillers et messieurs du conseil, et les chefs des finances, comme superintendant, intendant, messieurs les trésoriers de l’espargne ordinaire et extraordinaire. Cela est de trop grand entretien, et cause que l’on reçoit trop d’incommodité dedans Paris ; et aussi, pour entretenir le train de carrosse, il faut trop dérober le peuple. »